Installé depuis 2014 sur les coteaux d’Ancenis à Oudon, près de Nantes, l’ancien sommelier Jacques Février a créé Le Raisin à Plume, domaine de 5 hectares produisant des vins naturels autour de 6 cépages (Melon de Bourgogne, Sauvignon, Pinot Gris, Gamay, Abouriou et Cabernet Franc). Fidèle à l’esprit qu’il a souhaité donner à son domaine certifié en agriculture biologique, il a choisi de construire son nouveau chai dans une démarche bioclimatique et s’est appuyé sur des matériaux biosourcés, au premier rang desquels le bois. Conjugué avec la paille, la terre ou la ouate de cellulose, il compose une enveloppe propice au travail de vinification naturelle. Fonctionnel et  vertueux, le chai a été distingué par le jury du Prix Régional de la Construction Bois Pays de la Loire, qui lui a attribué le prix 2025 de la catégorie « Travailler / Accueillir ».

Implanté selon un axe nord/sud, le chai est constitué de deux parallélépipèdes simples, coiffés d’une large toiture à deux pans évoquant les silhouettes rurales traditionnelles. Suivant la pente du terrain, la partie partiellement enterrée au nord abrite les espaces de vinification, tandis qu’au sud, les bureaux et les espaces de vie des travailleurs saisonniers bénéficient de l’ensoleillement, notamment au mois de septembre, période des vendanges.

• Les deux volumes du chai sont légèrement désaxés. Leur charpente en bois lamellé libère un auvent à l’est qui marque l’entrée du bâtiment, et un second à l’ouest qui sert de local technique extérieur abrité. Ils sont réunis par un interstice, dont les translucides et le bardage à claire-voie en douglas permettent d’assurer en douceur la transition lumineuse entre les deux parties du bâtiment.

• Fonctionnel, le chai est doté de plusieurs larges ouvertures pour s’adapter à l’activité et aux engins viticoles.

• Un soin particulier a été porté à l’isolation (qui conjugue paille, fibre de bois et ouate de cellulose) et à sa capacité de déphasage pour créer un environnement de travail favorable au processus de vinification et éviter les écarts importants de température.

• Symbole d’une pratique vigneronne paysanne, un pignon en ossature bois et terre crue issue des déblais de la construction (revêtu d’un enduit stabilisé à la bouse de vache), marque l’angle de la façade la plus visible.

Hormis la dalle et la partie enterrée (constituée de voiles en béton armé), l’ensemble du chai s’appuie sur une structure en bois :

• Les murs à ossature bois (de section 45 x 220 mm) sont isolés entre montants par de la paille hachée insufflée. Ils sont fermés côté intérieur par des panneaux OSB et côté extérieur par un pare-pluie en panneaux de fibre de bois.

• Les poteaux et poutres en bois lamellé (en douglas français) de la charpente sont surmontés de caissons de toiture renfermant 300 mm de ouate de cellulose insufflée. Comme les murs, ils sont fermés côté intérieur par des panneaux OSB et côté extérieur par un pare-pluie en panneaux de fibre de bois de 60 mm. L’ensemble est recouvert d’une toiture en tôle ondulée galvanisée.

Intégré avec naturel dans son environnement, le chai est habillé d’un bardage à lames verticales en douglas.